J’ai choisi trois romans, pourquoi rapportent-ils mes suffrages ?

Si l’on se rencontre sur cette page, c’est parce que vous lisez beaucoup. Pour ma part, c’est entre trois et cinq romans par mois. Difficile de trancher parmi les textes qui passent entre mes mains, mais si je devais vous en conseiller trois, ce serait ceux-ci.

« Ravage »de René Barjavel, un classique

Je l’ai ouvert pour la première fois en classe de quatrième (il s’agissait d’une lecture obligatoire). Je remercie la prof de m’avoir fait connaître ce roman addictif qui résonne curieusement avec la situation actuelle en matière énergétique (guerre en Ukraine, risques de coupures, centrales à l’arrêt…) Dans ce roman de science-fiction paru en 1943, l’électricité disparaît subitement. La civilisation doit se reconstruire. Le lecteur suit le parcours des deux héros, François et Blanche. Ce livre nous enseigne bien des choses sur les dérives de la société de consommation. Du même auteur, Barjavel donc, je vous conseille aussi La nuit des Temps, Le grand secret et Le voyageur imprudent, trois autres romans de science-fiction.

Robert Merle : « l’Ile »

Je pourrais aussi vous présenter Malevil de Robert Merle, mais vous pourriez croire que j’ai un faible pour les catastrophes nucléaires. Partons plutôt en Océanie, à bord du Blossom. Pour écrire l’Ile, publié en 1962, l’écrivain français s’est inspiré de l’histoire du Bounty.

Robert Merle raconte l’organisation de la vie en société après une mutinerie. Des thèmes comme la solidarité, le racisme et la religion sont abordés dans ce roman d’aventure. Nous sommes à la fin du XVIIIè siècle et les mutins embarquent, comme les révoltés du Bounty, des femmes tahitiennes pour peupler leur future colonie, bien à l’abri d’un procès pour rébellion…

« Toutes blessent, la dernière tue » de Karine Giebel

Mon troisième choix se porte sur Karine Giebel, dans un autre style (quoique, étant donné que l’écrivaine aborde aussi la question de l’esclavage, mais « moderne »). Toutes blessent, la dernière tue est bien plus récent (2018).

Tama est au service d’un couple sans pitié. Karine Giebel dénonce l’humiliation, comme Robert Merle dans l’Ile, en plaçant le lecteur dans la tête des personnages. Là encore, j’ai pris une claque et à voir les critiques et les prix littéraires, je ne suis pas le seul.

Je ne résiste pas à l’envie de partager d’autres coups de cœurs littéraires de ces derniers mois et années. Avez-vous lu Le lion de Joseph Kessel, Les raisins de la colère de John Steinbeck, Satori à Paris de Jack Kerouac, Réparer les vivants de Maylis de Kérangal, Entre deux mondes d’Olivier Norek, Les piliers de la Terre de Ken Folett, La vie devant soi de Romain Gary, 37,2 le matin de Philippe Djian ? J’aime aussi Barbara Abel, Gaëlle Josse, Karine Tuil, Catherine Cusset, Tanguy Viel, Michel Bussi, et tant d’autres chez les maîtres du thriller (Maxime Chattam, Jean-Christophe Grangé, Franck Thilliez…)

© Christophe Pluchon

Christophe Pluchon

Journaliste radio sur RCF Finistère (ex Radio Rivages) et RCF Bretagne, collaborateur pour le réseau de femmes entrepreneuses "Femmes de Bretagne" et pour le magazine "Pages de Bretagne" de l'Établissement Public de Coopération Culturelle "Livre et Lecture en Bretagne". J'adore la radio et surtout le reportage, je préfère les galettes aux crêpes de blé noir, je lis des ebooks et je réécoute les vinyles de mon adolescence.

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